De nos jours, le harcèlement sexuel envers les femmes est au cœur de l’attention et une prise de conscience générale commence à voir le jour. Il ne s’agit pourtant pas d’un phénomène récent. Cependant, depuis l’affaire Weinstein et avec la libération de la parole sur les réseaux sociaux, notamment sur twitter avec les hashtags #Balancetonporc ou encore #Metoo, le sujet est arrivé au centre du débat.Selon une enquête IFOP, 86% des françaises ont, au moins une fois, été victimes d’une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle. Un chiffre qui fait froid dans le dos surtout quand on sait que plusieurs d’entre elles gardent le silence par peur de représailles ou de jugements.
Dans la sphère privée, la rue, les transports en commun… la population féminine est confrontée à différentes formes de harcèlement (physique, moral, sexuel), et le lieu de travail n’y échappe pas, bien au contraire. Si on peut penser que sur son lieu de travail, une femme ne devrait pas être inquiétée par ce type de comportement, la réalité est tout autre.
Une femme sur cinq en ferait l’objet au cours de sa carrière, selon le Défenseur des Droits.
Sifflements, gestes grossiers, blagues déplacées ou encore regards insistants, il existe plusieurs formes de harcèlement et parfois même des pressions comme un rapport sexuel en échange d’une embauche ou d’une promotion.
Le harcèlement verbal et visuel représentent les formes les plus courantes. 34% des sondées ont ainsi fait l’objet de sifflements, de gestes ou de commentaires grossiers. 27% ont subi des remarques gênantes sur leur tenue ou leur physique (dont 14% de façon répétée).
Les pressions psychologiques pour obtenir un acte de nature sexuelle (en échange d’une embauche ou d’une promotion) sont plus rares, même si bien réelles : 8% des femmes ont déjà été soumises à ce chantage.
Les victimes sont principalement jeunes (moins de 35 ans), elles peuvent être issues de fonctions précaires (étudiantes, stagiaires) ou avoir des postes à responsabilités (cadres, responsables, directrices…).
Si aujourd’hui certaines femmes ont libéré la parole, il y a encore trop peu de victimes de harcèlement sexuel en entreprise qui dénoncent les faits.
Lorsque cela arrive, l’affaire aboutit plus souvent à une négociation plutôt qu’à des sanctions pénales.
Alors que faire si vous êtes victime de harcèlement sexuel ?
Plusieurs solutions sont possibles, ne restez pas dans le silence et adressez-vous :
- à votre employeur, si celui-ci n’est pas l’auteur des faits ou au service des ressources humaines.
- aux représentants du personnel (délégués du personnel, délégués syndicaux, membres du CE / CHSCT ou Comité Social et Économique).
- au médecin du travail.
- à l’inspecteur du travail.